• LA BATAILLE DE CERNAY

     

    Le 6 septembre -58, Arioviste, le chef germain, à la tête d’une armée de 80 000 hommes, fit mouvement et vint passer la nuit, avec ses guerriers à 9 kilomètres du camp fortifié de César devant Cernay, sur la Thur. Bien entendu, César était tenu au courant de tous les mouvements d’Arioviste par ses innombrables éclaireurs.

     

    Du 7 au 11 septembre, César fit sortir ses cohortes du camp de Cernay, rangées en quinconce sur trois lignes, face à l’ennemi et prêtes à la bataille. Mais le Germain refusait la bataille, attendant peut-être que les Romains manquent de nourriture.

     

    Le 12 septembre, Arioviste envoya 16 000 guerriers et toute sa cavalerie mais les Romains tinrent bon.

     

     

    Le 13, la bataille commença enfin. Elle fut acharnée et dura jusqu’au coucher du soleil, mais il n’y eut aucun vainqueur. Les pertes avaient été importantes des deux côtés, et la nuit tomba lentement sur un champ couvert de morts.

     

    La bataille qu’on devait appeler plus tard « la bataille de Cernay » commença le 14 septembre au matin. Les six légions romaines, disposées sur trois rangs, se présentèrent devant le camp ennemi. Arioviste rangea ses troupes en lignes, par peuplades : Harudes, Marcomans, Triboques, Vangions, Némètes, Sédusiens et Suèves.

     

    Le choc des deux armées fut terrible. Comme il n’y avait qu’un kilomètre entre les deux camps, les combattants étaient si proches les uns des autres, que les légionnaires ne purent utiliser leurs javelots. Ils durent engager immédiatement le corps à corps et charger à l’épée. Ce fut une mêlée sanglante et sauvage, où les hommes, se débarrassant de leurs armes devenues inutiles, s’empoignaient tels des fauves qui se dévorent entre eux. La lutte fut longtemps indécise.

     

    L’action décisive fut conduite par le jeune Publius Crassus qui commandait la cavalerie romaine : tous les Germains prirent la fuite. Ce fut alors une course désordonnée de plus de trois heures vers le Rhin. On vit César et les 4 000 cavaliers gaulois de l’armée romaine poursuivre jusqu’au fleuve 20 000 Germains. Les fuyards furent rejoints et presque tous massacrés.

     

    Pendant ce temps, les légionnaires achevaient les blessés, pillaient le camp d’Arioviste et massacraient tous ceux qui s’y trouvaient. Ainsi périrent, en plus des 100 000 guerriers germains, les deux épouses du chef et l’une de ses deux filles. Quant à Arioviste, couvert de blessures, il parvint à franchir le Rhin sur une barque et s’en alla mourir quelque part en Germanie.

     

    César avait vaincu. Dorénavant, et pendant plus de cinq siècles, les Germains ne franchiront plus le Rhin. Le destin des peuples gaulois était maintenant lié à celui de César et de Rome.

     

     

    D’après « La symphonie gauloise » de Roger Caratini, éditions Michel Lafon, Paris, 1997


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